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HPI : au-delà des clichés, la réalité souvent méconnue

Dernière mise à jour : 7 oct.

Trois lettres qui interpellent : HPI. Elles signifient Haut Potentiel Intellectuel.


Dans l’imaginaire collectif, cela évoque souvent un enfant surdoué, brillant, sautant des classes et promis à une réussite éclatante. Mais derrière le mythe du “petit génie”, la réalité est plus contrastée, parfois même douloureuse.


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« Mon fils pose mille questions à la minute, raconte Claire, maman de Thomas, 10 ans. Mais il peut aussi s’effondrer en larmes parce qu’un camarade lui a dit qu’il parlait trop. Il vit tout… trop fort. »

Un fonctionnement qui déborde les cadres

Être HPI, c’est avant tout un mode de pensée singulier. Une pensée en arborescence qui s’emballe, une curiosité sans fin, une hypersensibilité émotionnelle difficile à canaliser.

« Mon fils pose mille questions à la minute, raconte Claire, maman de Thomas, 10 ans. Mais il peut aussi s’effondrer en larmes parce qu’un camarade lui a dit qu’il parlait trop. Il vit tout… trop fort. »

Ces caractéristiques, souvent invisibles de l’extérieur, peuvent être une richesse mais aussi un fardeau. Beaucoup d’enfants HPI ressentent un décalage avec leurs pairs, et ce sentiment de différence peut conduire à l’isolement.


Loin de la réussite facile

Contrairement aux idées reçues, le haut potentiel ne garantit ni la réussite scolaire ni le bonheur assuré.« Un élève HPI n’est pas forcément un “bon élève” », insiste Nicole Martin, enseignante en primaire. « Au contraire, certains s’ennuient en classe, décrochent, et finissent par être considérés comme perturbateurs. »

Lorsque le HPI est associé à un trouble du neurodéveloppement (TDAH, TSA, troubles “dys”…), les difficultés peuvent s’accumuler. Hypervigilance, déficit d’attention, ou troubles des apprentissages viennent se superposer à une intelligence vive, créant des parcours atypiques, souvent incompris.« Mon fils a été identifié HPI à 8 ans, explique Julien, papa d’Arthur. Mais comme il est aussi dyslexique, les enseignants ne savaient pas sur quel pied danser. Trop intelligent pour être aidé, trop en difficulté pour avancer seul. On s’est retrouvés dans un no man’s land. »


Une souffrance invisible

Enfants comme adultes HPI témoignent d’un épuisement émotionnel lié à la surcharge cognitive et au besoin constant de sens.« À 15 ans, j’ai cru que j’étais folle », confie Élise, aujourd’hui étudiante. « Je ne comprenais pas pourquoi je ressentais tout si fort, pourquoi j’avais l’impression de ne jamais rentrer dans les cases. Ce n’est qu’après le diagnostic que j’ai compris que j’étais HPI. »

Cette souffrance reste souvent minimisée par l’entourage, qui associe le haut potentiel à une chance. Un paradoxe : certains enfants surdoués finissent par se vivre comme “trop” ou “pas assez”.


Sortir des étiquettes, accompagner autrement

Face à ces réalités, l’association Aladin s’engage à sensibiliser familles, enseignants et professionnels. L’objectif : sortir des clichés et ouvrir des espaces de compréhension.« Nous rencontrons régulièrement des parents démunis, explique une bénévole de l’association. Ils arrivent en nous disant : “Tout le monde pense que nous avons de la chance, mais à la maison, c’est une bataille de tous les jours.” Notre rôle est d’écouter, de déculpabiliser, et de donner des pistes concrètes. »

Aladin organise des journées de sensibilisation, des ateliers et des temps d’échanges pour faire tomber les stéréotypes et montrer que chaque HPI est unique.


Changer de regard

Le HPI n’est pas un label de réussite. C’est une singularité cognitive, avec ses forces et ses fragilités.Loin du cliché du “génie”, il s’agit avant tout d’êtres humains qui cherchent leur place dans un monde souvent normé.

« Le véritable enjeu, conclut l’équipe d’Aladin, ce n’est pas de mettre les HPI sur un piédestal ou de les plaindre. C’est de leur permettre d’exister pleinement, dans toutes leurs nuances. »

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